jeudi 13 janvier 2011


Juste avant la plénière chaude et palpitante tenue au Palais du Peuple hier sur la recevabilité de la proposition de révision constitutionnelle, une voix s’est exprimée et pas des moindres. C’est celle de Louis MICHEL, un acteur politique belge que l’on ne peut plus présenter pour avoir joué un rôle très déterminant dans la relance du processus démocratique en RDC. Au micro de notre confrère Christophe Boisbouvier de la RFI, l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Royaume de Belgique n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour déplorer ce qui se trame dans les couloirs du parlement.

                              Dans des termes qui rappellent un peu un autre ancien ministre des Affaires Etrangères mal vu aujourd’hui à Kinshasa, à savoir Karel De Gucht, celui que l’on a toujours considéré comme le parrain du pouvoir actuel a condamné sans détour toute tentative de révision constitutionnelle essentiellement en ce qui concerne la loi électorale dans son volet relatif au deuxième tour de l’élection présidentielle. Aux yeux de cet homme qui a piloté toutes les démarches pour mettre en place une architecture institutionnelle acceptable par tous les seigneurs de guerre de l’époque, toucher à cette loi électorale est contraire à la constitution.
                             Quant à l’argument avancé par la majorité présidentielle selon laquelle le deuxième tour risque de provoquer des troubles sanglants au pays, Louis MICHEL l’a balayé du revers de la main en disant que ce qui s’est passé au Kenya et en Côte d’Ivoire n’est pas le fait du deuxième tour de la présidentielle mais bien le refus des perdants de se plier à la volonté du souverain primaire.

                               Cette prise de position de celui qui passe pour le parrain du régime actuel est assez révélatrice quant à l’idée que se font les chancelleries occidentales de cette proposition de révision constitutionnelle à laquelle s’accroche contre vents et marées la famille politique présidentielle. Il serait aussi intéressant de voir la réaction de Louis MICHEL face au spectacle désolant et humiliant auquel l’opinion a assisté hier. Essentiellement en ce qui concerne les violations des règles de procédures quant au dépôt d’un projet de révision constitutionnelle tel que le prescrivent des articles pertinents du règlement d’ordre intérieur du parlement. En effet, le projet en question est entaché de faux et usage de faux par la présence des signatures des gens qui sont absents du pays et des doubles signatures. En outre, ont révélé François MWAMBA et Charles BOFASSA, le texte querellé n’est signé par aucun membre du Bureau dont notamment le Rapporteur de l’Assemblée Nationale et ne mentionne pas l’identité exacte de son initiateur. C’est en vain que l’on a cherché son existence sur le grand carnet de réception du courrier au bureau du président de la chambre basse.

                            En clair, ont dénoncé les députés de l’opposition, il s’agit tout simplement d’un tract qui n’honore pas ses initiateurs fussent-ils députés. L’attention de l’opinion sera braquée sur les débats qui auront lieu au Congrès dont la plénière est prévue pour voter la révision constitutionnelle.

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