jeudi 20 janvier 2011


POSITION DU PNR SUR LA RÉVISION DE LA CONSTITUTION ET DE LA LOI ÉLECTORALE   
Nous publions le communiqué de presse du parti national pour la reforme (PNR) avec l'autorisation du bureau sectionnaire d'Uvira.
Le Parti National pour la Réforme (PNR) appelle toutes les formations politiques de s’organiser autour d'un débat politique, un projet de société du changement pour trouver le candidat capable d’affronter l’Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) comme la seule réaction appropriée à la révision de la constitution et de la loi électorale par l’AMP. Le vin est déjà tiré, il faut chercher le verre pour le boire!! 
Sous l’initiative du  Chef de l'Etat à dix mois de la présidentielle de novembre 2011, le parlement congolais a adopté le projet de révision constitutionnelle au cours d’une plénière du Congrès. Aux termes de la révision de huit articles de la constitution, le président de la république sera désormais élu à la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour. Parmi les autres amendements de la constitution, le président aura également le pouvoir d'organiser des référendums, de dissoudre les assemblées provinciales et de démettre les gouverneurs de leurs fonctions. Le droit de députés et sénateurs de retrouver leurs sièges au parlement à la fin des fonctions politiques jugées incompatible à leur mandat électif ; et le bureau du procureur sera placé sous le contrôle du ministère de la Justice.

Tout en réitérant que cet amendement de la constitution à la veille des élections est une tentative d’imposer un président de la minorité sans légitimité (élu avec moins de 50% des suffrages exprimés), la position du PNR est simple. Le vin est déjà tiré, il faut le boire en mobilisant et conscientisant le peuple congolais pour contrecarrer le calcul électoral de l'AMP. C’est un couteau à double tranchant qui peut se tourner contre eux. Il n’est plus secret pour personne que le gouvernement a entretenu l’insécurité et la misère continuelle comme stratégie de venir acheter les consciences du peuple mais ils seront surpris car le peuple congolais n’est pas dupe. Leur propre jeu de scrutin à un tour peut les surprendre si l’opposition s’organisait.  

Selon différentes sources concordantes digne de foi, cette révision a passé moyennant une enveloppe de 20.000$ par député alors que le gouvernement avait évoqué des contraintes budgétaires pour expliquer l’option d’une présidentielle à un seul tour qui coûterait moins cher. Cette corruption institutionnalisée jusqu’au sommet des organes de l’Etat quand les enseignants ne sont toujours pas payés, les soldats qui sont les garants de la défense de la patrie demeurent mal nourris, mal habillés, très mal logés et rarement rémunérés, montre le vrai visage de l’agenda caché dans cette révision. Acheter les consciences des parlementaires, eux qui ont déjà des salaires décents quand les fonctionnaires de l’Etat sont mal rémunérés est une irresponsabilité totale.

En plus, il  n’y a que  quelques semaines  qu’on on a annoncé que la Banque Commerciale du Congo est tombée en faillite. Au lieu que le gouvernement intervienne (comme cela se fait dans d’autres pays) pour sauver cette institution sur laquelle plus de 600 familles comptent pour amener à manger sur table, le gouvernement congolais a choisi de corrompre les députés dans sa démarche de réviser la constitution. Comme à l’accoutumé des mauvaises pratiques politiques au Congo, l’affaire de la première banque du pays révèle bien un scandale financier dont les auteurs resteront impunis.  Pourtant cette faillite va non seulement augmenter le taux de chômage mais aussi cultiver davantage le manque de confiance dans le système bancaire congolais et l’esprit d’épargne.

Notre leitmotiv consiste à mener une lutte démocratique contre ce genre de manque de volonté politique qui est à la base de la misère du peuple suite au taux de chômage de plus de  85%, un des plus élevés du continent dans un pays aux richesses scandaleuses. Devant toutes ces réalités révoltantes, pourquoi l’opposition ne peut pas s’organiser pour mobiliser et conscientiser le peuple ?

Par cet appel solennel au rendez-vous historique de reformer  les méthodes de travail dispersées au sein de l’opposition, il est impérieux de déclencher par des actions qui mènent à la victoire, un combat démocratique pour rendre cette révision nulle et sans effet  en novembre 2011.  Avec le bilan du mandat du régime actuel connu de tous et les promesses de cinq chantiers non tenues, la victoire pour la dignité du peuple congolais est certaine si les leaders politiques peuvent mettre l’intérêt national au-dessus de tout.

Dans la situation actuelle, il est seulement question ici d’un peu de volonté de la part des animateurs de l’opposition pour changer des techniques et stratégies. Notamment, en  transformant ce tour unique en 2nd tour. Faire le contraire, c’est un jeu politique qui cache son vrai visage au profit du régime actuel!!  Rappelons également que dans la démocratie c’est la majorité qui s’impose, dirige ou gouverne et l’opposition critique et/ou contrôle en proposant des solutions alternatives pour le bien-être du peuple.

Le PNR note que parmi les huit articles révisés, seul celui de droit des députés et sénateurs de retrouver leurs sièges à la fin des fonctions politiques jugées incompatible à leur mandat électif était nécessaire dans le cadre de combattre la culture de détournement des fonds publics. Le député nommé ministre ou PDG exercera ses fonctions avec plus de conscience et de stabilité car, s’il a encore droit à son mandat, il ne sera pas tenté de vouloir s’enrichir avant qu'il soit limogé. Il peut ainsi dire non aux décisions qu'il juge irresponsable dans le conseil des ministres sans contrainte de se retrouver en chômage dans un pays où sont rares ceux qui ont d’emploi.

Il faut aussi ajouter que l’élu qui a déjà siégé au sein du conseil des ministres qui retourne au parlement, exercera son rôle de contrôle parlementaire avec plus d’expertise
. En d’autres termes, une reforme nécessaire pour combattre certaines mauvaises pratiques à la base la megestion qui caractérise le système actuel.

Dans son approche de combattre le système qui crée des leaders irresponsables au Congo, le  PNR exhorte également les députés qui ont accepté l’enveloppe présidentielle d’en faire restitution au peuple dans leur base respective plutôt qu’attendre la période de compagne électorale. L’enveloppe est tombée le bon moment de vacances parlementaires. Le peuple a droit à cet argent qui lui appartient.  Que les députés et sénateurs utilisent cet argent pour sensibiliser leurs bases respectives en leur montrant les enjeux électoraux du moment et leur parler de la non-réalisation des promesses de 2006. Ils auront ainsi  servi la nation congolaise avec cet argent.


Ensemble la réforme est possible en RD-Congo. 
 

Ir. Delphin KYUBWA, PMP
President national 

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