dimanche 11 décembre 2011

LES ELECTIONS DEMOCRATIQUES DU 28 NOVEMBRE 2011 EN RDC


Je suis à Uvira, Chef-lieu du territoire portant le même nom, le jour des élections démocratiques, le 2e organisé en RDC. Il pleut abondamment dans la ville d’Uvira depuis 2heure du matin de ce 28 novembre 2011 ; date à laquelle doit se dérouler les élections législatives nationales et présidentielle sur toute l’étendue de la république.

Avec mon bloc note et mon petit sac, je quitte ma maison pour couvrir le déroulement de ses élections à 5h45min. Ma jeune fille, 11 ans, me pose la question de savoir : « Papa, pour qui vas-tu voter? ». Je souris….et puis un mot m’échappe dans ma bouche : « le vote est secret »…Je suis sur l’artère principale, curieuse coïncidence : je me rencontre avec un observateur de l’ONG PAX CHRIST. Jean Claude SHUMBAGIRA me salut et me demande les nouvelles de la frontière de Kavimvira. Celle-ci, comme tant d’autres, est restée ouverte contrairement en 2006 où elles étaient fermées la veille des élections sur toutes l’étendue de la république démocratique du Congo. Un échange d’information s’en suit….on avance, destination centre de vote de l’E.P.Tanganyika. Il est déjà 6h15, certains bureaux ne sont pas encore ouverts. Le Chef de centre m’accueille chaleureusement. Il s’agit du Coordinateur Diocésain des écoles Catholiques d’Uvira. BAHATI SUMAILI, souriant et gentil me présente quelques difficultés qui les empêchent de commencer les opérations à temps. « Il était prévu que nous commencions à six heures justes. Ce retard est dû à plusieurs difficultés d’ordre organisationnelles : nombre insuffisant des bulletins de vote, les urnes ne sont pas encore au grand complet, certains kits manquent assez d’éléments et à cela il faut ajouter la pluie » me déclare le Chef de centre. A l’extérieur, ils sont de dizaines si pas de centaine d’électeurs qui s’impatientent pour voter.

Je prends ma moto, je me dirige à Kasenga. Au nord de la cité, d’Uvira. Même scénario. Personne ne m’explique les raisons. Je prends mon téléphone et j’appelle le Chef d’antenne de la CENI. Il déclare qu’ils sont débordés par le travail. Ici je le cite : « Tout se fait à la dernière minute. Il y a même des centres qui n’ont rien jusqu’à ce moment. Imagine-toi que je dois aider aussi le logisticien car tout bâcle. C’est ne pas de sa faute ni de qui que ce soit. C’est de la politique. » Fin de citation.
Je continu à faire le tour de centres de vote. Là, je prends la direction vers la plaine de Ruzizi. Il pleut aussi mais les villageois se bousculent pour voter. Tout ne pas en ordre : certains bureaux de vote ont été déplacé la veille, certains témoins chassés et par surprise à Sange, deux bureaux ont déjà des urnes plaines des bulletins. Je pose la question au Président de ces bureaux, tous d’ailleurs cadres du PPRD, ils me disent avoir commencé à 7h. Ce qui ne colle pas avec la réalité car sur les listes, seulement 58 personnes ont déjà rempli leur devoir civique, celui de voter. Les témoins de l’UNC, UDPS et PK dénoncent et crient au bourrage des Urnes. Ils ne sont pas entendus et sont chassés par des éléments de la police. Des informations à notre possession, des sources dignes de foi, indique que le bourrage des urnes a eu lieu la veille.

A Uvira centre, nous sommes à Kalimabenge aux environs de 14h55, un agent de la CENI vient d’être arrêté par les habitants qui l’accuse d’être en possession des bulletins de la présidentielle déjà cochés. C’est la panique, la police est saisie et l’accusation se révèle fondée. La personne est arrêtée. Il était en possession d’un kit complet d’un bureau de vote et avait déjà coché pour le candidat numéro 3 à la présidentielle. Rester à cocher pour la députation. Au total 450 bulletins de vote de la présidentielle sont cochés. « Voilà des bureaux fictifs dont on parler… » Déclare un cadre de l’UDPS.
Bref, plusieurs irrégularités sont dénoncées à la fois par des observateurs, des témoins et journalistes. Nous citons en titre illustratif :
- La délocalisation de certains bureaux de vote, la veille du scrutin
- L’immixtion de certains hommes politiques au pouvoir dans l’organisation des élections : je prends l’exemple du sénateur KUYE WA NDONDO, proche du pouvoir et fils du terroir.
- Le démarrage de vote avec retard de plus de deux heures dans certains centres et dans d’autres de plus de cinq heures
- Certains agents de bureaux de vote ne savaient pas comment devrait se passer les opérations. Cela a prouvé l’insuffisance de formation
- De tricherie organisée par les partis de la majorité à Luvungi, à Kalimabenge et à SANGE
- Insuffisance des bulletins de vote de la présidentielle dans la matinée du jour de scrutins,
- La poursuite de la campagne électorale dans les centres de vote par les partis et candidats de la majorité.

Au dépouillement, il est ressorti qu’au centre-ville d’Uvira, la 1ère position a été occupée par Joseph KABANGE, suivi de Vital KAMERHE et Tshisekedi. Curieusement, à l’intérieur du territoire et où on compte plus d’électeurs, c’est KAMERHE qui est élu et laisse de loin ses rivaux et est suivi de KABILA. Il faut signaler, que dans le village natal de l’honorable BITAKWIRA, KABILA a eu seulement 5 voix. Tous les candidats PPRD et partis satellites sont sanctionnés par les électeurs. Même le plus brillant rapporteur de l’Assemblée nationale, WILDOR MAKONERO ne se retrouve pas et s’en va sans même payer ses témoins. Ses témoins compilent les voix et totalisent 500. Les noms qui ont été les plus visibles sur les bureaux de vote, après affichage, sont entre autres BITAKWIRA, RUBOTA, Espoir RUHIGITA, DJUMA NDASUMA et MULIMBALIMBA.
Le territoire de Fizi a voté massivement pour TSHISEKEDI WA MULUMBA. Il est suivi de Vital KAMERHE puis de Joseph KABANGE. On nous signale que dans certains centres de vote KABILA n’avait pas de voix dans Baraka. La population de Fizi veut, par ce scrutin, payer la dette dont elle a été imputée injustement par le président sortant et candidat à sa propre succession lors de la campagne électorale.
Curieusement, Joseph KABANGE est reconnu après, être le gagnant même là où il n’a pas été élu, selon les résultats partiels de la CENI, organe chargé d’organiser les élections. Est-elle crédible ? Je l’ai toujours dis non ! NGOY MULUNDA est membre éminent du PPRD et cousin du président sortant et son patron. 4 membres de cette institution sont tous de la même famille politique du Président KABANGE. La suite, le peu de membres de l’opposition qui sont dans la commission, ne peuvent rien faire car la majorité est du côté du Chef.

Le peuple congolais est appelé à prendre ses responsabilités en main car le pouvoir lui appartient. La situation est plus grave que jamais. La Commission électorale nationale Indépendante semble être déterminée à publier les résultats provisoires sur base des résultats frauduleux. Voilà la vraie raison de tous ses reports et cela malgré l’appel lancé par les Etats Unies d’Amérique. Allons-nous vivre la tunisienne ? C’est le peuple d’en juger et de faire son possible pour que son pouvoir ne lui sois ravi.

Dominique KALONZO WA NYAMBWE
Journaliste-reporters/Sud KIVU-RDC
Tél : 00243 81 079 66 20
00243 85 380 77 73
E-mail : kalonzo2006@yahoo.fr





LA CENI PUBLIE LES RESULTATS PROVISOIRES : JOSEPH KABILA PROCLAME GAGNANT PAR NGOY MULUNDA


La commission nationale Indépendante, CENI, a publié ce vendredi les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier. Sans surprise, Joseph KABILA KABANGE est proclamé gagnant avec 48 pourcent des voix.
A en croire la CENI, sur 32 million d’enrôlés seulement 18 millions des voix ont été compilés et le Président sortant a eu plus 8millions de voix. Plus de 5OO bureaux de vote n’ont pas été compilé selon toujours le pasteur NGOY MULUNDA, qui a reconnu qu’il y a eu plusieurs problèmes lors du déroulement du scrutin. Mais ces problèmes n’ont pas bloqué la marche du processus électoral, affirme l’homme du KATANGA et pasteur de son état.

Juste après la publication de ces fameux résultats, La première réaction est celle du souverain primaire, le peuple Congolais. Ce dernier, surpris et incertain, n’a pas osé faire autre chose que, chacun, rester enfermer chez soi. A Kinshasa, la capitale, c’est la confusion totale ! « Après publication, je suis resté chez moi avec ma famille. J’ai demandé à mes enfants de prier car, une fois encore, les autorités de ce pays viennent de se moquer du peuple. Pas par peur mais parce que j’ai été poignardé par le pouvoir de Kinshasa… » Me déclare Mzee KYANGA. Partout à travers le pays, pas de fête sauf au KATANGA où les chiffres de la CENI se contredise. Au Sud Kivu, c’est un calme apparent qui y règne et à Goma tout le monde est déçu du résultat. Le secrétaire de la Société civile de Rutshuru est assassiné la veille. Excepté les militaires et policiers, garde du corps du Gouverneur de cette province qui fête. Ils sont en voiture et crie la victoire de leur candidat numéro 3. On se demande si les informations faisant état du vote de certains militaires et policiers ne sont pas en train de s’avérer vrai.

La seconde réaction est celle d’Etienne TSHISEKEDI, qui selon la CENI a occupé la 2e place. Ce dernier s’autoproclame Président de la république et rejette les résultats de la Commission électorale indépendante, CENI. Il appel par ailleurs ses militants au calme.

La troisième réaction est celle de Vital KAMERHE, qui a occupé la 3e place selon toujours la CENI. Celui-ci déclare, je le cite : « …Jamais, nulle part au ailleurs, les urnes n’ont été bourrées comme cela a été le cas dans notre pays…Nous rejetons catégoriquement les résultats que viennent de publier le bureau de la CENI tout simplement parce qu’ils ne reflètent pas la volonté exprimée par notre peuple à travers les urnes…la vérité des urnes, la vraie, a consacré la victoire du candidat de l’opposition Etienne TSHISEKEDI que nous nous empressons de féliciter … » fin de citation. Avant d’inviter la communauté internationale de venir assurer la traçabilité des résultats, Vital KAMERHE, a rendu hommage au peuple congolais qui s’est approprié le processus et dont la vigilance a permis à démasquer les multiples cas des fraudes.

A l’extérieur, la 1ere réaction est du centre CARTER, lequel a observé ces élections qui notent que les résultats publiés par la CENI ne sont pas crédibles et sont entachés de plusieurs irrégularités. On apprend même à la dernière minute que le vice-président de la CENI confirme ses allégations du centre CARTER. A la question, posée par nos confrères de la R.F.I, de savoir pourquoi il a signé le procès-verbal sachant que les résultats n’étaient pas crédibles, le Professeur Jacques NDJOLI indique l’avoir fait pour inviter une nouvelle crise. Sans parler à son nom, Jacques NDJOLI confirme que les résultats publiés par son institution ne sont pas crédibles.

Alors que nous bouclons ce DOSSIER, la réaction du 1er ministre Congolais nous fait croire à une double crise : celle de légitimité et de crédibilité internationale. Pour le Chef de gouvernement français, il ne pas question de reconnaître l’élection de KABANGE mais il fait appel aux proches de ce dernier et ceux de l’opposition de trouver une solution pacifique à cette crise. Pour terminer, il indique que la situation est catastrophique en RDC. Cette prise de position des autorités Française n’est pas à prendre à la légère car, reconnaissons-les, que la diaspora Congolaise a beaucoup jouer pour faire pression à la France de se prononcer.
Par ailleurs, Ni ZANGA MOBUTU, ni KAMERHE et TSHISEKEDI personne ne pense présenter ses revendications à la cours suprême de justice, la qualifiant d’être au service de KABANGE. Voilà encore une chose difficile à résoudre. A qui vont-ils se confier car cette cours est la seule à résoudre ce conflit. Mais, il y a le peuple à qui le pouvoir lui appartient !

Le samedi matin, à Kinshasa, la situation est confuse et aux environs de 12h, on compte déjà 6morts dont deux femmes. Des policiers et militaires proches du pouvoir s’engage dans un combat sans Mercie. On signale aussi des enlèvements, selon radio Okapi. Es-ce le début de la Tunisienne. Pas encore, me répond un membre de l’UDPS. On note, jusqu’à ce lundi 12 décembre 2011, 87 personnes tuées (dont les militaires qui tentaient de s’évader, les civils) et une dizaine de blessés graves. Cette œuvre macabre est attribuée à la police dirigée par BISENGIMANA et la garde du Président KABANGE.

Dans presque toutes les provinces du pays, l’heure est au bilan du travail de la CENI. Personne ne bouge ! A Uvira, les maï -maï sont aux aguets. Une source proche des éléments du Colonel FUJO, indique entendre la population agir pour qu’ils puissent le protéger au cas où les forces du mal tenterait de faire ce qu’ils ont fait à Kinshasa. Notre source note par ailleurs avoir confiance à Vital KAMERHE, qui au cours du processus est resté l’homme de la situation : pas de violence, discours courtois et diplomatique…
Joseph KABILA KABANGE reste Président en attendant la réaction du peuple Congolais qui a élu Etienne TSHISEKEDI. Que devra-t-il faire ? Suivre l’exemple des révolutions arabes ? Es-ce la Côte d’ivoire peut être le modèle du fait que KABANGE et sa milice du Rwanda sont en pied d’œuvrer pour exterminer et enlever tout celui qui veut éclairer le peuple ? C’est au peuple de répondre et de ne pas se laisser emporter par la peur.

Dominique KALONZO WA NYAMBWE
Journaliste-reporters/Sud Kivu-RDC
E-mail : kalonzo2006@yahoo.fr
Blog : www.lejournaldekalonzo.blogspot.com









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